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\n\n
– Vous avez un passeport diplomatique?
– Ah non mais je suis membre d’\u00e9quipage sur Maewan IV
– Ah d’accord passez je vous en prie<\/p>\n<\/blockquote>\n\n
[\/et_pb_text][\/et_pb_column][\/et_pb_row][et_pb_row column_structure=\u00a0\u00bb2_5,3_5″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb2_5″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_text _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb]<\/p>\n
Un coup d’\u0153il \u00e0 mon t\u00e9l\u00e9phone, Il est 13h \u00e0 Santiago du Chili et je viens de passer 5h dans la queue des services sanitaires pour expliquer dans mon meilleur espagnol, riche de 30 mots et 3 verbes, que je vais rejoindre \u00e0 titre b\u00e9n\u00e9vole en tant qu’expert indispensable de la mer et surtout de la montagne, Erwan mon capitaine et Alex mon copain vicomte et ex guide de haute montagne pour une mission dans l’Atlantique Sud d’un mois en partance imminente pour le Br\u00e9sil. Je n’ai donc ni le temps ni l’humeur de m’astreindre \u00e0 cette quarantaine annonc\u00e9e. Le fournisseur local s’affiche sur mon t\u00e9l\u00e9phone avec une puissance maximale mais sous un nom incongru : \u00ab quedate en casa \u00bb. Quedate en casa \u00e7a ne veut pas dire restez \u00e0 la maison \u00e7a? Pour ma part c’est un peu tard pour suivre ce conseil gouvernemental, je suis d\u00e9j\u00e0 parti. Je lance un texto \u00e0 mon cousin qui habite ici avec sa famille : tu peux ouvrir les hu\u00eetres, j’arrive. Je suis seul sur la route, seul dans un taxi. Des flics grouillent et arr\u00eatent des gens. La ville est m\u00e9connaissable. Un texto r\u00e9ponse de mon cousin s’affiche : trop content de te voir mais comment as-tu fais ? Ils parlent de fermer totalement les fronti\u00e8res dans quelques jours…<\/p>\n
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Punta arenas, joli port de P\u00eache. Ma derni\u00e8re visite ici remonte \u00e0 2019 en partance pour une exp\u00e9dition de 7 semaines en antarctique dans la r\u00e9gion du mont Vinson. Aujourd’hui tout a chang\u00e9 et j’ouvre avec ce voyage une parenth\u00e8se sur le monde qui entre temps \u00e0 disparu sous un masque de brume covidien. J’ouvre aussi une parenth\u00e8se sur ma vie d\u2019alpiniste et de p\u00e8re de famille pour devenir matelot. Riche de mes deux semaines d’optimiste \u00e0 Benodet il y a 35 ans, je cherche \u00e0 rafra\u00eechir mes connaissances de marin d\u2019eau douce par un petit stage dans les cinquanti\u00e8mes rugissants. Certes le bateau je le connais, c’est moi qui l’ai achet\u00e9 ! Enfin je veux dire, j’\u00e9tais avec Erwan dans le port de Honfleur il y a six ans de cela lorsque nous avons visit\u00e9 la b\u00eate moisissant sur cale et que mon pote en me regardant m\u2019a dit : il a l’air pas mal hein? Depuis Maewan IV a fait les trois quarts du globe mais sans moi. Six ans que les plans \u00e9chafaud\u00e9s pour partir dans le ventre de ce rafiot en Alu, se heurtent \u00e0 une vie trop remplie et 6 ans que je le suis des yeux et du c\u0153ur sans pouvoir vomir une seule fois au bastingage.<\/p>\n
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Ce matin j’exhausse mon r\u00eave. La houle cette nuit s’est lev\u00e9e dans le port de Punta arenas. Nous sommes peu prot\u00e9g\u00e9s du vent et des vagues et les gros bateaux bleus de p\u00eache aux oursins, trop serr\u00e9s les uns aux autres ont jou\u00e9 aux quilles dangereusement arrachant des portiques et frappant leurs grosses coques sur le fr\u00eale et unique voilier de la r\u00e9gion. Une bouff\u00e9e de chaleur me monte et la bile est au bord des l\u00e8vres. \u00ab Pas encore pris la mer et d\u00e9j\u00e0 malade, \u00e7a promet\u2026 \u00bb Je grimpe sur le pont pour tenter de reprendre le dessus. A quelques m\u00e8tres de Maewan les vagues d\u00e9ferlent. \u00ab\u00a0On installe des amarres en doubles que l\u2019on puisse larguer en deux secondes et on y va!\u00a0\u00bb La voix d’Erwan r\u00e9sonne comme un mauvais r\u00eave. Si on se rate, le rivage est \u00e0 40 m\u00e8tres. Autant dire que la marge est faible. L’amarre de proue reste coinc\u00e9e chez notre voisin p\u00eacheur mis \u00e0 couple. Dans 30 secondes il sera trop tard. Avec Alex nous secouons comme un prunier cette foutue amarre. \u00ab\u00a0Ca y’est, c’est bon!\u00a0\u00bb Erwan met les gaz sur la premi\u00e8re vague et nous attaquons la barri\u00e8re d’eau de face. Erwan me crie: \u00ab\u00a0Sam prend la barre, il faut que je m’occupe du reste…\u00a0\u00bb Le voilier fait le bouchon et je me contente de suivre la danse. Je n’ai plus le temps pour vomir, on verra plus tard. \u00ab\u00a0Cap au nord ouest pour le d\u00e9troit de Magellan mais toujours au moteur s’il vous plait, on est vent de face.\u00a0\u00bb Des dauphins noirs et blancs nous escortent jusqu’\u00e0 la sortie des canaux et une baleine passe nous saluer quelques instants.<\/p>\n
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\u00a0En travers\u00e9e les jours et les nuits s’enfilent comme les perles d’un m\u00eame collier. Apr\u00e8s plusieurs jours de navigation, j’ai d\u00e9j\u00e0 l’impression d’avoir v\u00e9cu dix vies mais sur une seule journ\u00e9e. Elle a commenc\u00e9 au port de Punta Arenas et finira en terre promise para\u00eet-il. Le Br\u00e9sil, c\u2019est dans 2000 miles. Apr\u00e8s un d\u00e9dale de plateformes p\u00e9troli\u00e8res et de tankers de 200m de long qui croisent notre route, l’heure est aux voiles. Nous hissons. La magie d’\u00c9ole drape le voyage par son bruissement et sa force mais en un clin d’\u0153il la piscine tranquille des canaux se transforme en oc\u00e9an f\u00e9roce. Creux, vagues crois\u00e9es des hauts fonds et vent parfois \u00e0 30 n\u0153uds, change le territoire. Je suis sid\u00e9r\u00e9 par la quantit\u00e9 de bruits diff\u00e9rents qui sonnent \u00e0 mes oreilles. Le plus beau, reste celui de l\u2019eau et de l\u2019air qui s\u2019\u00e9coulent sur l\u2019avant de la coque comme un robinet musical. Le pilote automatique fait des siennes. Plusieurs arr\u00eats pour tenter de r\u00e9parer cette foutue pompe, se soldent par des \u00e9checs. Le capitaine d\u00e9cide de le m\u00e9nager et l’ambiance des quarts \u00e0 la barre s’installe. C’est aussi l’heure de mes premiers surfs sur les vagues \u00e0 bord d’un voilier : \u00ab J\u2019adore ! \u00bb.
L\u2019exercice p\u00e9rilleux de notre activit\u00e9 de marin est une simple translation de quelques m\u00e8tres entre la couchette et le pont. Celle-ci dure toujours trop longtemps pour des moussaillons malades et le pire r\u00e9side bien sur dans l’habillage. Bottes et tenues compl\u00e8tes qu’il faut mettre et enlever en d\u00e9s\u00e9quilibre le vomi au l\u00e8vres et la t\u00eate groggy, me font ha\u00efr la man\u0153uvre.
La nuit \u00e0 chaque rotation, nous nous croisons dans les couloirs sombres pour monter sur le pont o\u00f9 il fait six o\u00f9 huit degr\u00e9s. Seule la lumi\u00e8re rouge du mat et de nos frontales indique encore qu’une vie subsiste \u00e0 bord. Le rouge \u00e9tant la seule lumi\u00e8re tol\u00e9r\u00e9e pour garder dilat\u00e9es les pupilles du navigateur sans l’\u00e9blouir. Un grand coup de manivelle de winch dans les bas flancs de la coque, sonne la rel\u00e8ve. Le vent s’intensifie et la Grand Voile est descendue. Seul g\u00e9nois et trinquette nous poussent quelque part.
En six jours nous avons parcouru mile miles soit la moiti\u00e9 de notre parcours pr\u00e9vu.<\/p>\n[\/et_pb_text][\/et_pb_column][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_2″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-3415.jpg\u00a0\u00bb _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][\/et_pb_column][\/et_pb_row][et_pb_row _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb4_4″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_text _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb]<\/p>\n
Malgr\u00e9 la g\u00eete inconfortable et le bateau qui tape sur les vagues comme un tambour, la cuisine continue de fonctionner \u00e0 plein r\u00e9gime. Le chef Erwan envoie cocotte minute et four, bourr\u00e9s de recettes vari\u00e9es comme si nous \u00e9tions au mouillage d’un lagon polyn\u00e9sien. Avez-vous d\u00e9gust\u00e9 un \u00ab asado \u00bb avec des frites alors que votre corps n’est stable qu’\u00e0 45 degr\u00e9s de g\u00eete ou encore allong\u00e9 comme un vieux d\u00e9bris pour r\u00e9sister aux efforts centrifuges de la navigation au pr\u00e8s coupler \u00e0 un roulis et tangage digne des f\u00eates foraines ? Mais se nourrir est la cl\u00e9 surtout lorsqu’on s’amarine. Bien manger, ne pas avoir froid, dormir si possible et s’\u00e9couter quand les naus\u00e9es commencent pour limiter les efforts. Toutes ces notions font partie du manuel du petit marin. Pour ce qui est des 15 bouteilles de rouges, 3 bouteilles de Pisco et les 60 bi\u00e8res avitaill\u00e9es au chili, nous n’y avons pas encore touch\u00e9. Au bout de huit jours, il semble qu’Alex et moi commen\u00e7ons \u00e0 nouveau \u00e0 dessiner quelques mouvements et raisonnements au bord de la coh\u00e9rence mais sans notre capitaine, qui est de toutes les t\u00e2ches, nous serions rapidement amen\u00e9s \u00e0 p\u00e9rir. Moi que l’on surnomme habituellement Duracell pour mon hyperactivit\u00e9 l\u00e9gendaire, je semble avoir mes piles en court-jus et bouff\u00e9es par le sel!<\/p>\n
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Le son d’une amiti\u00e9 ind\u00e9fectible avec les trois comp\u00e8res continue de battre son plein. A la moindre accalmie nous transformons le bateau en \u00ab dancefloor \u00bb. La naus\u00e9e s\u2019estompe et nous tapons dans le stock du rouge chilien. Comble du luxe, apr\u00e8s 10 jours de survie et une odeur persistante d’animal en cage aux hublots scell\u00e9s, nous parvenons \u00e0 stopper le bateau pour un bain dans une piscine de 5000 de fond et quasi sans vague. La mer tropicale nous enveloppe de bonheur avec ses 20 degr\u00e9s et son eau limpide qui tire sur le vert \u00e9meraude. Le bonheur ne dure qu’une trentaine de minute et nous chevauchons \u00e0 nouveau les vagues et le vent qui a repris du poil de la b\u00eate.
L\u2019Atlantique Sud, malgr\u00e9 son charme et notre chance de slalomer gracieusement entre les d\u00e9pressions, n’en demeure pas moins toujours teigneux et viril. La navigation au pr\u00e8s renforce la d\u00e9gustation et la sauvagerie de cette travers\u00e9e. Manger ou boire est une mission de tous les instants mais nous observons scrupuleusement notre capitaine fracasse pour \u00e9viter les bleus.<\/p>\n[\/et_pb_text][\/et_pb_column][\/et_pb_row][\/et_pb_section][et_pb_section fb_built=\u00a0\u00bb1″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb background_image=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-3417.jpg\u00a0\u00bb min_height=\u00a0\u00bb420px\u00a0\u00bb custom_padding=\u00a0\u00bb||81px|||\u00a0\u00bb locked=\u00a0\u00bboff\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_section][et_pb_section fb_built=\u00a0\u00bb1″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb locked=\u00a0\u00bboff\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_row column_structure=\u00a0\u00bb1_2,1_2″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_2″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_text _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb]<\/p>\n
Apr\u00e8s 16 jours \u00e0 se faire secouer comme des pruniers nous apercevons la c\u00f4te br\u00e9silienne dans un halo dor\u00e9. Comme il est bon de distinguer de longues plages, des collines, un phare et quelques maisons \u00e0 l’italienne juch\u00e9es dans les arbres comme une saveur sucr\u00e9e d’un retour \u00e0 l’humain.
Apr\u00e8s une vingtaine d’heures le long des c\u00f4tes, nous profitons encore du calme et de la nature en mouillant pour la nuit dans la baie d’un petit village.
Un ancien avec son zodiac vient nous proposer le menu \u00ab boat service \u00bb de son restaurant. Nous d\u00e9gustons de mauvais calamars et crevettes vingt fois r\u00e9chauff\u00e9es dans une huile poisseuse mais au go\u00fbt si victorieux d’aborder heureux, cette nouvelle terre apr\u00e8s le grand d\u00e9sert de nos vagues. Florianopolis.
Au matin sous un soleil de plomb, le b\u00e9ton d’une m\u00e9galopole nous rattrape avec violence et le passage de Maewan et de son m\u00e2t \u00e0 4m sous les ponts de la ville pourrait s’apparenter \u00e0 la d\u00e9couverte de HongKong version Portugaise!
Apr\u00e8s le pont virement \u00e0 b\u00e2bord pour la Marina digne d’un port new-yorkais, quelques voiliers se perdent dans une armada de yachts \u00e0 moteurs. L\u2019ambiance est emprunte de testost\u00e9rone et d’argent facile et sent l’huile de mono\u00ef sur la croupe et le sein plastique de quelques starlettes en chaleur. Certes il fait 28 degr\u00e9s. Un accueil sous masque noir des employ\u00e9s nous glace le sang. Bienvenue dans la r\u00e9alit\u00e9. Malgr\u00e9 le confinement total du pays, une chaleureuse pogne de quelques \u00ab voileux \u00bb du coin qui n’en reviennent pas de cette apparition, nous rassure quelque peu. Pour eux nous sommes comme un vaisseau fant\u00f4me qui, au travers du brouillard et des fermetures de toutes les nations, a fondu comme un fou brun en transper\u00e7ant l’eau pour attraper sa pitance et faire fi de toute cette mascarade.
Ici aussi la ville d\u00e9serte s’est \u00e9teinte et nous bataillons sid\u00e9r\u00e9s, pour trouver un plat et une bi\u00e8re \u00e0 nous mettre dans le gosier. Pour Alex et moi ce temps de terre et d’urbanisation exub\u00e9rante lance une sorte de r\u00e9surrection face l\u2019adversit\u00e9 de la mer.
Pour le capitaine Erwan toujours aux aguets des moindres bruits de son bateau, la ville poss\u00e8de trop de sons qui s’entrecroisent et fatiguent. Ses oreilles d\u00e9bordent de cette overdose sonore \u00e0 la limite du supportable. Le weekend nous pr\u00e9serve des taches administratives et nous prenons les paddle boards pour explorer la petite \u00eele qui jouxte la marina. Malgr\u00e9 le mal de terre qui nous fait danser comme des culbutos au milieu de la for\u00eat et des blocs de granit, nous enfilons nos chaussons pour une cession de bloc inattendue.
Apres 20 jours de stage de voile, les muscles dorment et la peau fl\u00e9trie des doigts est molle comme du beurre mais les rires compense le reste.<\/p>\n[\/et_pb_text][\/et_pb_column][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_2″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-343.jpg\u00a0\u00bb title_text=\u00a0\u00bbPHOTO-2021-05-04-19-08-34+3″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-346.jpg\u00a0\u00bb title_text=\u00a0\u00bbPHOTO-2021-05-04-19-08-34+6″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][\/et_pb_column][\/et_pb_row][et_pb_row _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb4_4″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_text _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb]<\/p>\n
Repartir d\u2019ici n\u2019est pas simple car en th\u00e9orie, nous ne sommes jamais arriv\u00e9s. Toutes les fronti\u00e8res terrestres et maritimes du Br\u00e9sil ont \u00e9t\u00e9 ferm\u00e9es et la seule porte d\u2019entr\u00e9e et de sortie du pays se situe \u00e0 l\u2019a\u00e9roport de Sao Polo. C\u2019est de l\u00e0 que le pays filtre dans un trou de souris son flux avec l\u2019ext\u00e9rieur. Nous serions donc logiquement refus\u00e9s dans le pays et contraint de continuer notre route. Grace au soutient logistique local et de Marion et son \u00e9quipe – la tour de contr\u00f4le de Maewan – la police maritime est occup\u00e9e a inventer un nouveau document qui nous permettrait de transiter par la terre en convoi priv\u00e9 de Florianopolis \u00e0 Sao Polo et de l\u00e0 un zinc pourrait peut-\u00eatre nous embarquer pour Paris. Avec une batterie de deux tests PCR en l\u2019espace de trois jours et une liasse de documents qui remplissent la table \u00e0 carte du capitaine, Alex et moi partons finalement \u00e0 minuit pour 12 heures de route et nous laissons seul Erwan qui doit avant son d\u00e9part obligatoire, s\u2019occuper de la b\u00eate.
La parenth\u00e8se se referme devant nos 3 sourires b\u00e9ats et nos regards au loin. Quelques oiseaux marins sur le ponton nous d\u00e9visagent et le vent se l\u00e8ve sur la baie. Nous ne somme pas des diplomates, justes des marins apatrides.<\/p>\n[\/et_pb_text][\/et_pb_column][\/et_pb_row][et_pb_row column_structure=\u00a0\u00bb1_3,1_3,1_3″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_3″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-3416.jpg\u00a0\u00bb title_text=\u00a0\u00bbPHOTO-2021-05-04-19-08-34+16″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][\/et_pb_column][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_3″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-342.jpg\u00a0\u00bb title_text=\u00a0\u00bbPHOTO-2021-05-04-19-08-34+2″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][\/et_pb_column][et_pb_column type=\u00a0\u00bb1_3″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][et_pb_image src=\u00a0\u00bbhttps:\/\/intothewhite.fr\/wp-content\/uploads\/2023\/04\/PHOTO-2021-05-04-19-08-34.jpg\u00a0\u00bb title_text=\u00a0\u00bbPHOTO-2021-05-04-19-08-34″ _builder_version=\u00a0\u00bb4.17.1″ _module_preset=\u00a0\u00bbdefault\u00a0\u00bb global_colors_info=\u00a0\u00bb{}\u00a0\u00bb][\/et_pb_image][\/et_pb_column][\/et_pb_row][\/et_pb_section]<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Apatrides – Vous avez un passeport diplomatique?- Ah non mais je suis membre d’\u00e9quipage sur Maewan IV- Ah d’accord passez je vous en prie Un coup d’\u0153il \u00e0 mon t\u00e9l\u00e9phone, Il est 13h \u00e0 Santiago du Chili et je viens de passer 5h dans la queue des services sanitaires pour expliquer dans mon meilleur espagnol, […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":385,"comment_status":"open","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_seopress_robots_primary_cat":"none","_et_pb_use_builder":"on","_et_pb_old_content":"","_et_gb_content_width":"","footnotes":""},"categories":[1],"tags":[],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/361"}],"collection":[{"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=361"}],"version-history":[{"count":9,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/361\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":474,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/361\/revisions\/474"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media\/385"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=361"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=361"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/intothewhite.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=361"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}